L’eau? Retour vers le futur!

Si vous vous promenez régulièrement au bord du Doubs, vous savez combien cette rivière peut être versatile dans des espaces de temps en fin de compte relativement courts (on peut le voir sur un trimestre), un jour débordante au point de menacer la route et la voie de chemin de fer reliant Le Locle à Morteau, un autre sèche à en permettre de passer à pied d’un bord à l’autre.  L’absence (ou quasi absence) de réservoir tampon explique ce comportement dépendant presque exclusivement des précipitations.

Un réservoir pour nos rivières? Quel réservoir?

On pourrait penser à un lac bien sûr, mais le réservoir le plus efficace pour alimenter de manière stable une rivière reste un glacier.

Et pour se mettre en appétit : un emprunt à mon fils, si l’image vous plaît vous pouvez aller sur www.famillejospin.ch/laurentvalentin/

Il faut prendre conscience de cette caractéristique essentielle, car elle va se rappeler à notre bon souvenir d’ici peu!! Oui, car nos glaciers alpins sont en train de fondre, et même très rapidement.

Selon les prévisions actuelles, mais dont j’aime à rappeler que régulièrement elles sont révisées vers le pire, on doit s’attendre à la disparition des glaciers d’ici 2050. Dès lors, avoir de l’eau en suffisance pour notre population, augmentée à plus de 10’000’000 d’habitants selon les prévisions de l’OFS, pourrait bien devenir un vrai challenge ou un cauchemar selon.

Le total des précipitations annuelles restera lui suffisant, mais tout comme dans le cas du Doubs dans notre Jura calcaire, cette eau ne restera pas bien longtemps, nous laissant dans une situation de stress hydrique pendant toutes les périodes sèches. Une des conséquences attendues du réchauffement climatique étant justement un climat beaucoup moins stable avec des épisodes extrêmes nettement plus fréquents, les deux problèmes vont se combiner et s’amplifier.

Il convient de se préparer à cette nouvelle situation dès maintenant, car cela demandera du temps.

Au temps passés, les romains avaient trouvé une solution à ce problème : les aiguiers taillés à même la roche calcaire pour drainer et récupérer les eaux de pluie. De cette façon, ils ont pu prospérer dans des régions qui sinon auraient été délicates pour une présence humaine permanente.

Et voici de quoi on parle.

Nous serions bien avisés d’imaginer re-créer un même genre réservoirs tampons, par exemple en prévoyant des barrages, typiquement là où les glaciers nous auront laissé de la place. Certes, cela coûtera quelque chose, mais avoir un approvisionnement non garanti en eau nous coûterait bien plus encore.

Dans les années 1960 et 70, la mode voulaient que l’on encadre les rivières “tout béton, car c’est plus propre”. Cette caractéristique artificielle, entre autres conséquences fâcheuses, accélère l’écoulement de l’eau. Aujourd’hui, nous commençons à renaturer nos cours surtout pour la faune et l’esthétique. Demain, nous le ferons pour améliorer la capacité de stockage naturel d’eau de notre territoire.

Ici aussi, plus vite nous nous attellerons à la tâche mieux cela vaudra. Par ailleurs, l’investissement s’amortit directement en dommages évités lors des grosses crues, car c’est bien là le but, les zones natures en bordure de rivière fonctionnent comme des éponges, très efficaces au demeurant.

Dans les deux cas, cela ressemble beaucoup à ce fameux film des années 80, ou le jeune héros doit retourner dans le passé pour résoudre les problèmes de l’avenir. Intéressant cela, est-ce que par hasard, nous n’aurions pas tout fait juste dans le passé???

Laurent-David Jospin

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