Réalité des coûts? Oui! mais comment faire la transition?

Le nœud du triple problème géo-politique, énergétique, mais surtout environnemental est résumé dans ces trois petits mots “réalité des coûts”.

Dans les faits, les énergies fossiles, nucléaire compris, ou une chimie outrancière, ou encore une agriculture intensive, …  n’ont un avantage concurrentiel apparent contre le durable, que grâce au fait qu’elles n’assument pas les coûts induits (pollution, déchets persistants, problèmes de santé publique, épuisement des sols, ….) . Aujourd’hui, presque plus personne de sérieux ne nie cette réalité de base.

Ainsi des taxes ciblant spécifiquement cet aspect semblent être la panacée, surtout, si bien pensées, le produit des dites taxes est affecté autant que possible à la “réparation” du coût induit visé et non pas versé à un pot général. Malheureusement, les tentatives d’instaurer de telles solutions font faces à des résistances si fortes qu’il est illusoire d’espérer pouvoir avancer suffisamment vite pour sauver notre planète, car, est-il nécessaire de le rappeler, nous faisons face à une urgence extrême. Les manifestations de ce samedi 26 octobre en Bretagne contre une taxe ciblant les poids lourds avec à la clef un blessé grave sont une preuve parmi d’autres de ce déplorable état de fait.

Mais alors pourquoi, puisque “tout” le monde reconnait l’importance et l’urgence d’agir???

Tout simplement, car nos États occidentaux sont devenus dépendants à la dépense publique et lorsqu’une telle taxe est introduite, il n’y a la plupart du temps aucun dégrèvement ailleurs. Dès lors, et c’est ma foi compréhensible, la population se révolte et s’oppose frontalement au nouveau prélèvement.

La façon dont l’opposition se manifeste peut prendre des formes les plus variées et inattendues. Ma meilleure moitié aime beaucoup jardiner, et espérait beaucoup pouvoir trouver du terreau auprès du centre ad hoc de la Commune. Elle a renoncé, comme d’autres que nous connaissons, tant il était (est?) bourré de déchets plastiques et autres. Visiblement, certaines personnes n’ont pas accepté pleinement notre taxe au sac poubelle et font du sabotage en utilisant les bennes de compostage comme substitut de poubelle.

J’aime bien rappeler que lorsque notre ville a introduit la taxe déchet (ancêtre de la taxe au sac), elle aurait dû baisser les impôts en proportion puisque cette tâche sortait du budget communal. A l’époque, il nous a été sorti l’argument que normalement la Commune aurait du augmenter les impôts vu sa situation financière et que donc ne pas les augmenter correspondait en réalité à une baisse. Brillant, vraiment! Malheureusement, avec ce genre d’argument à la noix, on “fabrique” à la pelle des climato-sceptiques et autres défenseurs d’une consommation débridée et irresponsable.

Oui les faits sont têtus, pour pouvoir amener la création d’un monde durable nous devrons baisser les impôts courants pour pouvoir transférer la charge fiscale vers un ensemble de taxes ne visant plus en priorité la création de richesse mais bien plus la façon dont elles ont été obtenues vis-à-vis de l’environnement.

Laurent Jospin

Réf. : site de la Radio Télévision Suisse Romande 27.10.2013 “http://www.rts.ch/info/monde/5325727-une-taxe-controversee-cause-de-violents-heurts-en-bretagne.html
Revue Flash de l’EPFL, éd. 17.04.13, interview Raymond Bradley “Même si l’heure est sombre, il reste des possibilités d’agir

2 thoughts on “Réalité des coûts? Oui! mais comment faire la transition?

  1. Giovanni Tarantino

    Tout ce que dit cet article est vrai. A l’époque de l’introduction de la taxe par ménage, il y a 10 ans, toutes les communes du Canton en ont profité et n’ont pas diminué l’impôt, comme elles auraient dû le faire.
    Concernant le compost, des efforts importants sont entrepris pour éviter qu’il ne soit pollué par du plastique. C’est effectivement un effet de bord très désagréable de la taxe poubelle. Il faut dire que quelques citoyens déployent des trésors d’ingéniosité pour économiser 2 francs!

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